Qu'est‑ce qu'une surface d'attaque humaine ?
On accorde une grande attention aux surfaces d'attaque des réseaux et des postes de travail, mais il en existe une autre, souvent négligée : la surface d'attaque humaine. Ce qui pourrait expliquer que 74 % des fuites de données analysées dans le rapport « 2023 Data Breaches Investigation Report (DBIR) » de Verizon impliquaient un élément humain.
Les surfaces d'attaque humaines apparaissent quand les utilisateurs ou les administrateurs ne respectent pas les meilleures pratiques de sécurité. Ces manquements sont surtout des attaques réussies d'ingénierie sociale. D'après le rapport Verizon, l'hameçonnage et le pretexting (aussi appelé « faux-semblant »), souvent couplé au premier, sont les deux types d'ingénierie sociale qui font le plus de victimes. Il n'est donc pas étonnant que 43 % des entreprises interrogées pour le « Rapport 2024 sur l'état de la cybersécurité : Point d'inflexion » aient subi une attaque par hameçonnage au cours des deux dernières années.
Voici les autres composants de la surface d'attaque humaine :
- Ne pas appliquer régulièrement des correctifs aux systèmes,
- Utiliser des mots de passe faibles ou recyclés,
- Affecter des privilèges utilisateur incorrects,
- Laisser la porte du bureau ouverte,
- Laisser des personnes non autorisées à entrer par talonnage (tailgating) ou piggybacking avec des individus autorisés dans un espace sécurisé,
- Ne pas corriger les erreurs de conception du réseau,
- Rendre possible le vol d'informations sensibles par la simple lecture par-dessus l'épaule d'une personne (« shoulder surfing »),
- Se faire piéger par une attaque par appât en branchant une clé USB inconnue sur un ordinateur,
- La mise au rebut incorrecte d'appareils contenant des données sensibles.
La liste est sans fin. Et, même si les exemples donnés jusqu'ici correspondent à des actes involontaires attribuables à la naïveté et à la négligence, les surfaces d'attaque humaines incluent aussi les actions volontaires d'acteurs malveillants internes. D'après la CISA (Cybersecurity and Infrastructure Security Agency), une menace intentionnelle d'initié est « la probabilité qu'une personne en interne utilise son accès autorisé ou sa compréhension d'une entreprise pour lui nuire. »
Notez que certains vecteurs d'attaque peuvent relever de plusieurs types de surfaces d'attaque. Par exemple, le cas de la porte non fermée peut faire partie de la surface d'attaque humaine parce qu'elle est ouverte par un humain, mais aussi de la surface d'attaque physique, puisque la porte est un objet physique donnant accès à un lieu. Finalement, l'important n'est pas le type de surface d'attaque auquel un vecteur est attribué, mais votre capacité à identifier, gérer et (si possible) éliminer ce vecteur.
En savoir plus : Comment identifier la surface d'attaque de votre entreprise